Même si cette déclaration n’est pas d’ordre “conventionnelle”, c’est à dire par un acte militaire à “l’ancienne”, devancé ou suivi par une déclaration, elle est bien présente et à l’image de ces nouvelles guerres naissantes, ces guerres hybrides.
Le jeudi 6 octobre, la Maison Blanche a publié un décret, d’une teneur sèche et très bureaucratique, que personne n’a remarqué. Cependant, certains commencent enfin à réaliser. Biden a signé un décret interdisant l’utilisation de puces microélectronique fabriquées à l’extérieur du pays. La restriction s’applique non seulement aux entreprises des États-Unis, mais également à toute autre entreprise utilisant des technologies américaines. Les experts expliquent que l’interdiction de Biden a en fait obligé les spécialistes américains travaillant dans la production de puces en Chine à choisir entre partir et être licenciés ou perdre leur citoyenneté. En conséquence, les cadres et ingénieurs américains travaillant dans l’industrie chinoise des semi-conducteurs ont démissionné en masse de vendredi à samedi, paralysant l’ensemble de l’industrie.
La production de semi-conducteurs en Chine a été réduite à zéro du jour au lendemain. Tous les secteurs dépendants de la microélectronique peuvent en souffrir – des smartphones aux véhicules de toutes sortes, de l’industries militaires à celle spatiale, bref, vraiment tous. Autant dire que c’est un coup dur pour l’ensemble de l’industrie technologique chinoise car le seul autre pôle important de production des derniers type de semi-conducteurs est Taïwan qui se refuse à ce jour d’en livrer à la Chine. Jusqu’à présent, la Chine arrivait encore à s’en procurer depuis cet îlot par le biais de la Russie mais avec le conflit actuel, cette route a été remise en question.
A ce jour, si la Chine a la capacité de production, elle n’a pas forcément l’ingénierie nécessaire en amont à ce niveau de technologie, mais nul doute qu’assez rapidement, un arrangement sera possible avec la Russie qui fait actuellement des progrès incroyables dans ce domaine; mais en attendant, c’est plutôt la pénurie qui pointe son nez, au risque de devenir le caillou dans le rouage industriel chinois.
Cette sanction de l’administration Biden fait plus de dégâts que les quatre années de sanctions sous Trump, écrivent les analystes. Et les médias chinois de garder le silence de peur de nuire à leur industrie des semi-conducteurs “en constante expansion” et à la sécurité nationale de la Chine. Les États-Unis ont auparavant utilisé l’exportation de leurs technologies comme une arme mais maintenant, cela prend finalement une forme de politique systémique à la Maison Blanche.
A l’heure des dernières déclarations de la présidente non-élue de la Commission européenne Ursula Van Der Leyen, déclarations belliqueuses envers la Chine, comme si le conflit russo-ukrainien n’était déjà pas assez préoccupant en soit, cette mesure prise sonne comme une attaque concertée de la part du groupe euro-atlantiste à l’encontre des deux pays qu’il estime être un danger.
Immanquablement, un tel acte poussera à nouveau la Russie à se tourner vers son voisin asiatique et vis-et-versa, éloignant ainsi toujours plus toute possibilité de coopération euro-asiatique mais aussi toute résolution de conflit.
J-P – 5 Aces Média pour France Réinfo 16/10/2022
