Le 28 février 1794: massacre de Les Lucs-sur-Boulogne

Le massacre de Les Lucs-sur-Boulogne est le plus célèbre et le plus important massacre perpétré par les troupes républicaines des colonnes infernales pendant la guerre de Vendée.
Il a fait 563 victimes.

Les Lucs sur Boulogne

Le 17 janvier 1794, la Convention ordonne la destruction définitive de la Vendée, “afin que pendant un an, nul homme, nul animal ne trouve sa subsistance sur ce sol” dira le député “montagnard” et robespierriste Joseph-Pierre-Marie Fayau. Le général parisien Jean-Antoine Rossignol s’écrit: “il faut faire de ce pays un désert, et le peupler de bons Républicains”.
De cette phrase naîtra, pour certains, l’idée de dépopulation de la Vendée. Les preuves formelles de crimes contre l’humanité existent affirme l’enseignante et auteur Renée Casin; Ce sont les ordres de la Convention et les rapports des généraux assassins.
Elle cite le rapport du Général de brigade François-Joseph Westermann à la Convention: “Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre, libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay suivant les ordres que vous m’aviez donnés. J’ai écrasé des enfants sous les pieds des chevaux, massacré des femmes, qui au moins pour celles là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas de prisonniers à me reprocher, j’ai tout exterminé… Les routes sont semées de cadavres. Il y en a tant que par endroits ils font pyramide. On fusille sans cesse à Savenay, car à chaque instant il arrive des brigands qui prétendent se rendre prisonniers… Nous ne faisons pas de prisonnier; Il faudrait leur donner le pain de la liberté, or la liberté n’est pas révolutionnaire.” Écrit tiré de la page 100 de son ouvrage “Les catholiques et la révolution française”.

Louis-Marie Turreau de Lignières, dit Turreau de Garambouville, résidant de Cholet, ancien officier des troupes royales, ayant caché sa particule et une partie de son nom à la révolution, divise ses deux armées de six divisions en deux colonnes, soit vingt-quatre colonnes en tout, qui balayent le pays.

Les ordres qu’ils donnent sont:

“Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main, ou convaincus de les avoir prises, seront passés au fil de la baïonnette. On agira de même avec les femmes, filles et enfants qui seront dans ce cas. Les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées. Tous les villages, métairies, bois, genêts et généralement tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes. Sous 15 jours, il n’existera plus en Vendée ni maisons, ni armes, ni vivres, ni habitants… Je sais qu’il peut y avoir quelques patriotes dans ce pays. C’est égal, nous devons tout sacrifier.”

Ainsi 24 colonnes marchant en même temps et dans chaque sens, devront lorsqu’elles se rencontreront, avoir fait de la Vendée “un désert de terres brûlées, de chaumières détruites, de châteaux en ruines, de corps mutilés que survoleront des corbeaux et que dévoreront les loups” indiquera encore Fayau.

Turreau prend le commandement de l’armée basée à Bressuire et devant aller d’est en ouest alors que le général François-Nicolas-Benoit Haxo est à la tête de la seconde qui viendra à sa rencontre. Les colonnes sont au départ sous les ordres des généraux Grignon, Huché, Dufour, Caffin, Amey, Charlery, Beaufranchet, Chalbos, Grammont, Cordelier, Commaire et Dalliac. Puis, au fil des maladies, des disgrâces et des remaniements, on voit ensuite se joindre à la campagne de destruction les généraux Joba, Carpentier, Duval, Cortez, Robert, Bard, Dutruy, et le chef de bataillon Prévignaud.
Elles commencent leur œuvre le 21 janvier 1794, jour du premier anniversaire de la décapitation de Louis XVI et la poursuivent jusqu’en mai 1794, soit quasiment quatre mois de feu et de mort.

Turreau et Haxo finirent Baron de l’Empire, et leur nom est gravé, ultime honte, sous l’Arc de Triomphe. Pour combien de temps encore? Comme on est incapable d’expliquer et de justifier le crime, on préfère le nier et le banaliser. Comme le dit si bien l’historien spécialiste de la Vendée, Reynald Secher, “le mémoricide vient achever le génocide”.

Outre les viols systématiques des femmes, ce qui n’est sans doute qu’un misérable détail parmi toutes leurs forfaitures, “ces soldats de la liberté” dépeçaient les femmes enceintes, pour en extraire les bébés avec des baïonnettes, et les planter sur des lances, qu’ils exhibaient ainsi, à cheval, comme des trophées… Les femmes ainsi avortées, servaient alors de mangeoires pour les chevaux: on substituait le bébé par du foin, “tout simplement”! Les avorteurs d’aujourd’hui ont d’illustres ancêtres… La liste des “exactions” est longue comme un jour sans pain. On parle ainsi de dépecer des cadavres afin d’en extraire la peau (les trois principales tanneries sont aux Ponts de Cé -Angers-, à Étampes et à Meudon), et en faire des pantalons sans couture; Ou bien d’en extraire la graisse humaine pour la réutiliser; une fois commercée, elle fut de bonne utilité pour la lampe des émailleurs. Aujourd’hui, les eugénistes utilisant les fœtus avortés pour en faire des substituts de goût, eux aussi, ont d’illustres prédécesseurs!
Quant aux méthodes d’extermination globale, bienvenue dans le monde moderne! Tout ce qui a été utilisé aux XXème et XXIème siècle a été tenté par les révolutionnaires… au XVIIIème siècle! La poudre est onéreuse, donc, fusiller coûte cher et comme on tue tout le monde, il est impossible de demander de faire rembourser ce coût par la famille, comme le feront les communistes chinois. Comme en France, on n’a pas de poudre, mais on a des idées, on essai un peu tout. D’abord, la méthode manuelle, le sabre et la baïonnette; mais malgré l’ardeur et le zèle des suppôts de la Révolution, le rendement est minable. La guillotine… pas mieux. Alors, on fait intervenir les cerveaux du pays pour imaginer un avenir radieux et rentable aux fils de la Veuve. On essaie la poudre explosive, mais la maîtrise technologique n’est pas encore là; On est loin des charniers à canon de la Grande Guerre. On essaie alors le gaz, résultat identique, malgré le zèle des physiciens de la Révolution, le savoir-faire technique manque pour rentabiliser cette arme. D’autres profiteront de l’expérience… hum, hum. On tente aussi le poison, sans succès, encore.
Puisque la physique est incapable de servir, on applique le bon sens: ce sont les “noyades” de Nantes, où l’on coule des navires entiers pour noyer un maximum de personnes en même temps. Mais on perd le côté festif de la Révolution. Car on est là pour extraire le Christ de la Vendée, et rayer la Vendée! Alors, on ajoute l’ignominie à la barbarie: ce sont les “mariés” de la Loire, où l’on associe par couple des vendéens, on les dénude, et, tête-bêche, on les attache. On associe tout ce qui peut être le plus choquant; une sœur et un prêtre que l’on noie ensemble, mais attention, dans un esprit festif! Le cynisme s’y rajoute.

Voilà LE VRAI visage de la Révolution!
Voilà LE VRAI visage de la République française!
Et c’est ce visage qui surgit quand il s’agit de sauver la République!

Oui ce pays est malheureusement divisé. Et cette division passe au plus profond de son âme; elle date de cette époque! La France ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne reconnaitra pas cette faute capitale commise contre Dieu et ses propres enfants.

In Memoriam:
Liste des enfants martyrs de Les Lucs-sur-Boulogne, massacrés le 28 février 1794:

•Marie-Modeste AIRIAU, de La Ricoulière, 5 ans et 7mois,
•Thomas AIRIAU, de Villeneuve, 10 mois,
•Joseph ARCHAMBAUD, de Puyberne, 1 an et 8 mois,
•Agathe ARNAUD de Belleville (tuée à Les Lucs) 4 ans et demi,
•Etienne BERIAU, de l’Erzandière, 15 jours,
•Marie-Madeleine BERIAU, de Roblin, 2 ans et 11 mois,
•Jeanne BERIAU, du Petit-Luc, 4 ans,
•Marie BERNARD, de La Jarrie, 3 ans,
•Céleste BOISSELEAU, de La Grézaudière, 6 ans,
•Pierre BOISSELEAU, de La Gaconnière, 6 ans et demi,
•François BOSSIS, du bourg du Grand-Luc, 7 mois,
•Joseph BOSSIS, son frère, 1 an et 11 mois,
•Louis BOSSIS, leur autre frère, 5 ans,
•Pierre BOUET, de La Surie, 2 ans et 3 mois,
•Louis BOURON, de Bourgneuf, 3 mois,
•Madeleine BOURON, sa cousine, de Bourgneuf, 3 ans,
•Marie CHARUAU, de La Guyonnière, 2 ans,
•Marie-Madeleine CHARUAU, sa sœur, 4 ans et 3 mois,
•Jean CHARRIER, de La Devinière, 3 ans,
•Marie DAVIAUD, de l’Erzandière, 1 mois,
•Pierre DAVIAUD, son frère, 5 ans et 8 mois,
•Jeanne DAVIAUD, du Petit-Luc, 2 ans et 11 mois,
•Pierre DAVIAUD, son frère, 4 ans et 10 mois,
•Louis EPIARD, du Chef-du-Pont, 5 ans et 10 mois,
•Jean-François ERCEAU, de La Sorinière, 1 an et 3 mois,
•Pierre FETIVEAU, de La Gaconnière, 1 an et 3 mois,
•N. (?) FETIVEAU, son frère, 3 mois,
•Jeanne FEVRE, du Chef-du-Pont, 5 ans et demi,
•Suzanne FORGEAU, de La Sorinière, 1 an et 8 mois,
•Rose-Aimée FORT, du Champ-Dolent, 2 ans et 8 mois,
•Pierre-René FORT, son frère, 5 ans et 9 mois,
•Marie-Anne FOURNIER, bourg du Grand-Luc, 2 ans et 6 mois,
•Jacques FOURNIER, son frère, 5 ans et 5 mois,
•Marie GARREAU, de La Cornetière, 7 ans,
•Marie-Anne GAUTRET, de La Guénière,7 ans,
•Pierre GEAI, des Temples ; 2 ans et 1 mois,
•Jean GIRARD, du Chef-du-Pont, 1 an, Marie-Jeanne GIRARD, sa sœur, 4 ans et 2 mois,
•Pierre GIRARD, leur frère, 6 ans et 4 mois,
•Pierre GOUIN, des Temples, 1 an,
•Louis GRALEPOIS, de La Grézaudière, 1 an et 1 mois,
•Jeanne GRALEPOIS, de La Bretonnière, 5 ans,
•Pierre GRATON, du Puy, 3 ans et 4 mois,
•Jeanne GRIS, de La Cernetière, 5 mois,
•Pierre GRIS, son frère, 5 ans,
•Lubin GUILLET, du Bourg du Grand-Luc, 6 ans,
•Marie GUITET, de l’Erzandière, 4 ans et demi,
•Marie HERMOUET, du bourg du Grand-Luc, 5 mois,
•Louis HIOU, de Bourgneuf, 2 ans et 11 mois,
•Marie-Anne JOLI, de La Bromière, 2 ans et 3 mois,
•Marie MALARD, du Marchais, 4 ans,
•Jean MALIDIN, de La Primaudière, 1 an et demi,
•Marie MALIDIN, sa sœur, 3 ans et 11 mois,
•Jeanne MALIDIN, de La Bruère, 3 ans,
•Rose MALIDIN, sa sœur, 6 ans et 2 mois,
•Joseph MANDIN, du bourg du Grand-Luc, 1 an et 11 mois,
•Louis MANDIN, son frère, 5 ans et 9 mois,
•Véronique MARTIN, de La Moricière, 1 an,
•Marie-Françoise MARTIN, du Petit-Luc, 2 ans,
•Louise MARTIN, sa sœur, 5 ans et 4 mois,
•Rosalie MARTIN, de La Guénière, 2 ans et 10 mois,
•Louise MARTIN, sa sœur, 5 ans et 3 mois,
•Rosalie MARTINEAU, de Bourgneuf, 2 ans et 11 mois,
•Jean MIGNEN, de La Sorinière, 1 an,
•Louise MINAUD, du Brégeon, 15 jours,
•Louise-Marie MINAUD, sa sœur, 1 an et 3 mois,
•Jean MINAUD, leur frère, 5 ans et 3 mois,
•Pierre MINAUD, leur autre frère, 6 ans et 11 mois,
•Jeanne MINAUD, de La Davière, 1 an et 3 mois,
•André MINAUD, son frère, 4 ans et 2 mois,
•Véronique MINAUD, leur sœur, 6 ans et 8 mois,
•Pierre MINAUD, leur cousin, de La Davière, 4 ans,
•Louise MINAUD, de l’Ethelière, 2 ans et 9 mois,
•Marie-Anne MINAUD, sa sœur, 6 ans et 11 mois,
•Anne MORILLEAU, de La Primaudière, 2 ans
•Céleste MORILLEAU, sa sœur, 6 ans et 5 mois,
•Jean PERROCHEAU, du Retail, 5 ans et 3 mois,
•Pierre POGU, de La Pellerinière, 1 an et 10 mois,
•Jean POGU, son frère, 5 ans,
•Rose PREVIT, de Villeneuve, 10 mois,
•Marie PREVIT, sa sœur, 6 ans,
•Rose REMAUD, de Bourgneuf, 4 ans et 11 mois,
•Marie REMAUD, de La Grande-Métairie, 4 ans et demi,
•Pierre RENAUD, de La Nouette, 1 an et demi, Catherine RENAUD, sa sœur, 3 ans et demi, •Jeanne RENAUD, leur cousine, de La Nouette, 4 ans,
•Marie-Anne RENAUD, de La Petite-Brosse, 4 ans,
•Pierre RENAUD, son frère, 6 ans et demi,
•Marie RICOULEAU, de La Bromière, 1 an et 10 mois,
•Jeanne ROBIN, de La Retardière, 5 ans,
•Marie-Anne RORTAIS, de La Guyonnière, 4 ans,
•Jeanne ROUSSEAU, de La Gaconnière, 1 an et 11 mois,
•Jean ROUSSEAU, son frère, 3 ans et 11 mois,
•Louis ROUSSEAU, leur autre frère, 7 ans,
•Victoire ROUSSEAU, leur cousine, de La Gaconnière, 11 mois,
•Jeanne ROUSSEAU, sœur de Victoire, 4 ans,
•Jeanne SAVARIAU, de La Sorinière, 5 ans et 10 mois,
•Pierre SIMONEAU, de La Moricière, 6 mois,
•Jean SIMONEAU, son frère, 4 ans et 10 mois,
•Jacques SIMONEAU, de La Bugelière, 1 an et demi,
•Joseph SIMONEAU, cousine, de La Bugelière, 8 mois,
•Henri SORET, du Petit-Luc, 2 ans,
•Jacques SORIN, de La Bromière, 5 mois,
•Jean SORIN, son frère, 3 ans et 3 mois,
•Madeleine TENET, du Chef-du-Pont, 7 ans,
•Louis VRIGNAUD, de La Ricoulière, 1 an et 11 mois,
•Marie-Jeanne VRIGNAUD, de La Cornetière, 3 ans,
•Jean-Baptiste VRIGNAUD, son frère, 4 ans et 5 mois.

J-P pour 5 Aces Media 28/02/2018 (avec L. M. et K. V. H.)

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