Officier Arnaud Beltrame, héros sacrificiel ou zéro sacrifié?

Les choses s’étant apaisées car diluées dans la mémoire collective, tant la quantité indigeste d’actualités servies quotidiennement, déversées même, a cette capacité de faire d’un sujet brulant un vulgaire plat de fast-food réchauffé englouti en deux minutes cinquante-six secondes, il serait peut-être bon, peut-être pas d’ailleurs, de faire un retour sur une affaire que je qualifierais de… lamentable !

Lieutenant Colonel Arnaud Beltrame

Si l’héroïsme romantique, romancé dans de célèbres romans, peut prêter à un romantisme populaire mièvreux, la vérité de l’armée et de l’esprit qui doit l’animer, qu’elle soit d’attaque ou comme en France, principalement de défense, est tout autre; l’essentiel réside dans l’efficacité et si nécessaire, la destruction de l’ennemi.

Se livrer en otage à la place d’une caissière comme l’a fait le Lieutenant-Colonel Beltrame avant de se faire piteusement assassiner, est peut–être héroïque, au sens mystique, mais finalement peu glorieux. Un militaire n’a pas à être un héros sacrificiel mais un professionnel de l’élimination de l’ennemi. Le but du militaire est de vaincre, pas de donner sa vie, ni gratuitement, ni gracieusement. Le lieutenant–colonel Beltrame s’est comporté d’une manière médiatiquement spectaculaire et mystiquement sacrificielle, certes, mais militairement catastrophique. En toute logique, les autorités et les médias ont stupidement applaudi, les yeux emplis de larmes insincères, tandis que les djihadistes et leurs sympathisants, de plus en plus nombreux, en ricanent encore et s’en frottent toujours les mains.

Humiliation sacrificielle

Le carambouilleur repris de justice musulman et djihadiste Radouane Lakdim, se réclamant de Dae’ch, ouvre le feu sur des CRS, le 22 mars 2017, tue ensuite trois personnes, puis à Trèbes, prend comme bouclier humain la caissière d’un supermarché, lui pointant un pistolet sur la tempe. Les gendarmes, emmenés par le Lieutenant–Colonel Beltrame n’osent pas intervenir ou tirer de peur de tuer ou faire tuer la caissière.

Alors que le bon sens tactique aurait demandé d’employer la ruse et de dissimuler des gendarmes, encerclant Lakdim avant que ce dernier ne se retranche dans la salle des coffres, afin de lui tirer dans le dos, dans sa main forte (celle tenant l’arme) ou en pleine tête pour l’abattre avant qu’il n’ait eu le temps de tuer son otage, on assiste à cette scène hallucinante, hérésie totale, improvisation amateuriste, pour tout tacticien militaire ou policier, le Lieutenant-Colonel Beltrame essaie de négocier avec le tueur djihadiste – tout membre des forces de l’ordre sait pourtant qu’il n’y a aucune place à la négociation avec les fanatiques religieux -, lève les mains en l’air, s’humiliant, dépose son pistolet et prend la place de l’otage! Plus grave, il ordonne à ses collègues de quitter les lieux, précisant que le terroriste exigeait la libération de Salah Abdeslam et qu’il menaçait de ”faire péter des grenades” ou des engins explosifs disposés en divers points du Super U. Une fable complète qu’a cru le naïf Lieutenant–Colonel, manifestement – comment puisse-t’il en être autrement – peu formé et peu apte à la guerre sur le terrain.

Au bout de péripéties qui auront duré plusieurs heures, l’officier de gendarmerie, toujours dominé par son bourreau, incapable de se libérer ou de résister à ce qui semblerait être un corp-à-corp, finit par être blessé par une arme à feu, qui s’avèrerait probablement être la sienne – c’est dire ! – puis égorgé à l’arme blanche, technique symbolique arabo-musulmane, non sans avoir crié avant, mais là non-plus rien n’est certain, plusieurs fois “assaut!”.

Lamentable.

Le GIGN finit par intervenir et neutralise définitivement le tueur, mais trop tard. On retrouve sur lui trois engins explosifs artisanaux, inutilisés, de nombreuses munitions et une sourate du Coran en arabe.
Islam, religion de paix, comme le rabâche l’idéologie dominante…

Fiasco militaire et reddition

Beltrame a normalement été formé au close-combat – ou c’est à n’y plus rien comprendre vu son parcours – , donc avec cette formation et muni, par exemple, d’armes blanches dissimulées, il aurait rapidement dû éliminer ce vaurien de djihadiste qui le menaçait de son pistolet en l’enserrant par le cou de manière dominatrice, s’en servant comme bouclier humain. Il est très probable que, dans les mêmes circonstances, un officier israélien ou russe, certainement parmi les plus entrainés à ce type de situation, aurait neutralisé un Lakdim local sans se faire trucider.

Quitte à risquer la vie de la caissière – eh oui ! – l’objectif premier pour Beltrame aurait dû être d’abattre coûte que coûte ce fanatisé. S’offrir en otage et demander à ses hommes de déguerpir était, de plus, une décision dangereuse et irréfléchie car le tueur Lakdim, après l’avoir abattu, pouvait ressortir et faire un nouveau carnage dans la rue ou ailleurs puisqu’il avait nombre de munitions sur lui.

Le Lieutenant–Colonel s’est rendu coupable d’une reddition, ce qui est le pire pour un militaire au combat. Une reddition déshonorante, même si elle obéissait à un ”héroïsme” sacrificiel totalement infantile.

Je me répète, mieux valait la mort, aussi malheureuse et tragique soit-elle, d’une caissière que celle d’un officier supérieur de gendarmerie.

Certes, le Lieutenant–Colonel Beltrame est mort, selon l’expression consacrée ”en héros” et demeure un homme moralement admirable, mais ce n’est pas de ce genre de héros dont a besoin la gendarmerie, la police ou l’armée. On n’y a pas besoin de ”héros”, mais d’honnêtes professionnels déterminés et sans états d’âme.

On notera, de plus, l’échec militaire patent des hommes de Beltrame face à un tueur isolé, qu’ils échouent à neutraliser et qui assassine leur chef qui s’est rendu à lui. Sans l’arrivée tardive du GIGN qui a abattu Lakdim, ce dernier serait peut–être dans la nature, après avoir tué d’autres victimes…

Charité chrétienne et confusion des genres

Ce geste sacrificiel d’Arnaud Beltrame, empreint d’une déconcertante naïveté, s’expliquerait par sa ferveur catholique – il fréquentait une abbaye et différents monastères – et son esprit de charité chrétienne, allant jusqu’au don de soi.

Les témoignages le présentent comme empreint d’un certain mysticisme. On croit rêver; Un gendarme n’a pas à être animé par l’”esprit de charité” ou un ”parcours spirituel” mais par la nécessité du maintien de l’ordre à tout prix. Il ne faut pas confondre les genres.

Guillaume Perrault écrit dans Le Figaro (28/03/2018) cette phrase d’une naïveté confondante qui doit bien faire rire dans les repères des djihadistes et de leurs amis: “La France est en deuil. L’hommage national (…) au Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame est à la mesure de l’admiration suscitée par son sacrifice, digne des plus hautes figures, tant militaires que chrétiennes”. Oui, confusion des genres.

La fonction du militaire, encore une fois, n’est pas de se ”sacrifier” mais de vaincre. Elle n’est pas de se comporter en ”martyr chrétien”.

Essayer de sauver ses concitoyens au prix de son sacrifice, de sa mort et donc de sa défaite, par reddition, relève d’une très grave confusion philosophique, qui devait perturber l’esprit mystique – simpliste? – d’Arnaud Beltrame. (1)

Il n’a pas dû comprendre que dans la hiérarchie des interventions militaires et policières, l’impératif catégorique est la neutralisation de l’ennemi et de l’agresseur, même au prix de bavures involontaires. Il n’a pas dû deviner non plus que se rendre à l’ennemi, comme il l’a fait, même dans le but charitable de sauver une concitoyenne, est un signe d’humiliation et de défaite totalement contre–productif puisqu’il va inciter l’ennemi à frapper encore plus fort. D’ailleurs, il est possible qu’il ne détestait pas le tueur djihadiste – respect du prochain?! – puisqu’à aucun moment il n’a cherché sérieusement à l’éliminer.

Paradoxalement, en prenant la place de cette otage pour la sauver, le gendarme haut gradé n’a pas saisi qu’il encourageait d’autres tueurs fanatiques musulmans, qui, par ailleurs, sont de plus en plus nombreux, surtout les individus agissant seuls, à accomplir des actes semblables, en espérant aussi la reddition de membres des forces de l’ordre et une nouvelle surmédiatisation, au risque même d’aboutir à une aggravation du terrorisme des assassins djihadistes.

Un message de faiblesse envoyé aux djihadistes et à leurs innombrables sympathisants

Un seul petit crasseux djihadiste a réussi cet exploit de faire pleurer toute la France! C’est une victoire pour eux. D’autant que dans leur esprit, Beltrame est peut-être un ”héros”, un type très courageux – et encore que…? -, mais c’est surtout un vaincu, un officier qui a rendu son arme et s’est fait égorger par un des leurs. Bref, un martyr – au sens chrétien, pas musulman – méprisable pour eux, qui s’est fait tuer pour rien, pour sauver des gens, au lieu de mourir pour tuer l’ennemi. Drôle de héros à leurs yeux… Ils interprètent cela comme de l’humiliation, pas de l’héroïsme. Tous ces épisodes, de la reddition ”héroïque” de Beltrame qui s’est sacrifié, aux hommages dithyrambiques, spectaculaires et hyper médiatisés des cérémonies en son honneur, envoient aux djihadistes et aux innombrables soutiens qu’ils possèdent dans la jeune population immigrée musulmane avide de déclencher une guerre civile ethnique de conquête, un message de faiblesse et d’émotivité de la part des Français.

Plus grave encore et donnant l’impression à l’ennemi envahisseur d’une faiblesse psychologique gravissime de la France: on a installé des ”cellules psychologiques” au chevet des gendarmes de tout le pays pour évacuer la ”charge émotionnelle” et accomplir le ”travail de deuil”.   Image désastreuse. Pour un seul tué!  Et en cas de centaines, comment ferait-on ?

A Verdun, y avait–t’il des ”cellules psychologiques” pour consoler officiers et soldats avec des milliers de morts par jour? Dans ces conditions de vulnérabilité psychologique et de dévirilisation, une guerre civile djihadiste provoquée par l’ennemi serait perdue d’avance. Ils le savent. 

L’emphase bidon de Macron

Seul point – relativement – positif: au cours de la cérémonie aux Invalides, M. Macron a enfin désigné l’islamisme comme ennemi plutôt que d’utiliser, comme à l’accoutumé, le terme de ”terrorisme”, neutre et qui ne fâche pas. De même il a employé le mot de “patrie”, plutôt que ceux de ”nation” ou de ”république”, plus aseptisés. Mais tout cela, c’est de la “com”, comme on dit. Simulacre !

M. Macron est un excellent acteur doublé d’un bon “pubeur”.
Superficiel !
Mais où est le fond ?

En dépit des belles cérémonies patriotiques et des discours émouvants, les meurtres d’émules de Radouane Lakdim ne vont cesser de se répéter et de s’amplifier. Jusqu’à la guerre civile ethnique, qu’ils cherchent et où ils espèrent vaincre par le nombre, la haine, la brutalité et la sidération de leur ennemi, nous.

Plutôt que d’organiser des commémorations et des hommages à grand spectacle, assortis de discours emphatiques et romanesques, il vaudrait mieux essayer de stopper l’invasion migratoire, faire refluer l’islam, expulser tous les migrants clandestins et neutraliser – en outrepassant les avis des juges français et européens – dé-fi-ni-ti-ve-ment tous les  – euphémisme – ”radicalisés”.

Ce que M. Macron, d’ailleurs, n’accomplira jamais, pas plus que ses prédécesseurs, transis de peur, et pour parler populairement: ce sont tous des trouillards sans couille! L’exacte inverse même de cet esprit quasi–sanctifié de résistance, qu’on exalte sans cesse de manière creuse tout en se livrant quotidiennement à la collaboration avec l’envahisseur, par un mélange de masochisme, de culpabilité de peur, mais aussi par intérêt électoral pour certains et surtout, parce que les dirigeants européens ont vendus leurs peuples lors les accords passés avec OCI (Organisation des Communautés Islamiques), l’équivalent islamique de l’ONU.

Concluons incorrectement

Non, le Lieutenant–Colonel de gendarmerie Beltrame n’a pas été un exemple de soldat, conforme à ce que doit attendre l’Armée française. Un prêtre, un moine, présents dans le supermarché, se seraient livrés en otage au tueur pour sauver la jeune femme, c’eût été admirable et héroïque. Mais là, la réaction de l’officier Beltrame, totalement inappropriée, a été contraire à l’honneur militaire comme à l’efficacité du métier de soldat.

La mission de l’officier Beltrame était de se battre, d’éliminer l’ennemi avec professionnalisme, pas de se sacrifier par une reddition à caractère humanitaire. Qu’on ait érigé cet officier en héros national en dit long sur l’état de décomposition où nous en sommes.

Transformer la honte en héroïsme, c’est une des perversions de la décadence.

Toujours plus loin dans l’incorrect

Les faits étant ce qu’ils sont, on sait que la Grande Loge de France (GLF) a officiellement rendu un hommage national au Lieutenant–Colonel de gendarmerie Beltrame, membre de la Respectable Loge Jérôme Bonaparte à l’Orient de Rueil-Nanterre, aussi bien que l’on connaît depuis le début de ce drame son retour vers la foi Chrétienne d’une façon absolue; certes et je l’accorde, si l’un n’empêche pas l’autre, quand bien même les fondements philosophiques et théologiques sont diamétralement opposés, et les doubles jeux troubles, il est tout de même étonnant d’observer un tel va-et-vient de communications entre cette branche franc-maçonne d’un côté et l’alliance famille/hiérarchie de l’autre.

On sait aussi, d’après des sources de terrain proches du Lieutenant–Colonel de gendarmerie Beltrame, que ce dernier souffrait de légers troubles émotionnels depuis, semble-t-il, la découverte du corps de son père, environ 6 mois auparavant, mystérieusement disparu en mer lors d’une sortie où seul son voilier avait été retrouvé sans qu’aucune explication n’ait pu être donnée. Alors qu’en penser? L’officier Beltrame était-il atteint de tels troubles qu’il présentait, sans que cela fusse visible, une demande de retour vers vraie spiritualité, pleine et entière, désincarnée, et que cet acte est un suicide déguisé car, et il en était forcément conscient, jamais un tel geste eut été accepté par notre seigneur; reste que l’intention est là et Dieu le sait… Mal-être familial? Professionnel? Besoin de retrouver son père?

Pourquoi un tel appui, une telle insistance médiatique de la part de la Grande Loge de France? Tout démontre que le Lieutenant-Colonel Beltrame avait bel-et-bien lâché la franc-maçonnerie, et retrouvé une ligne spirituelle non-sectaire. Alors vengeance? On sait, certes pas tout le monde, loin de là, que les ressorts psychologiques sur les êtres en faiblesse, peuvent être manipulés, au point de les pousser à commettre des actes diaboliques, surtout dans ce milieu occulte. Alors complot? Fallait-il un acte de false flag sur notre sol? Pourquoi? Au profit de qui? Et quid de la disparition extrêmement mystérieuse du père du Lieutenant-colonel, père qui semble lui-aussi avoir eu ce besoin de solitude, d’isolement, de mystique; a-t-elle un lien ?

Assurément, ce drame en cache un autre, peut-être même plusieurs, et il y a fort à parier que la rapidité et l’intensité avec laquelle l’exécutif, les médias et toute la hiérarchie se sont emparé de cet acte piteux pour en faire un acte héroïque, couvre bien d’autres choses peu claires, au point que nous ne pouvons qu’être en droit de nous poser quelques questions à ce sujet.

(1) Les Croisés chrétiens n’avaient pas les états d’âme caritatifs et humanitaires de l’officier de gendarmerie.

J-P pour 5 Aces Média 09/06/2018 (repris le 24/03/2022)

J-P 5 Aces Média
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